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  • Photo du rédacteurJean DAGUERRE

Château de Bouchassy, Cuvée "Magnolia" 2016


L'AOP Lirac:

L'appellation Lirac, est une appellation assez méconnue des consommateurs qui pourtant offre des vins d'une excellente qualité. Cette appellation a été créée en 1947, ce qui en fait l'une des plus anciennes de France. Les appellations ont vu le jour en 1936. Elles étaient alors au nombre de cinq : Arbois, Cassis, Châteauneuf-du-Pape, Montbazillac et Tavel.

Surplombant la rive droite du Rhône, au cœur de la Côte du Rhône gardoise, le vignoble est installé sur des terrasses et des coteaux qui s'étirent entre le fleuve et le relief calcaire couvert par la garrigue. Les terroirs de cette appellation sont presque comparables aux terroirs de Châteauneuf-du-Pape (Galets roulés, grès, sables...). Ainsi, les cépages noirs sont implantés sur les sols les plus argileux tandis que les cépages blancs sont implantés sur les sols plus calcaires. Au fil des générations, les viticulteurs ont sélectionnés une palette importante de cépages afin d'optimiser les assemblages en fonction de la nature du sol et de l'exposition.

L'appellation autorise la vinification en blanc, rouge et rosé. Les rouges sont des vins de garde. Les arômes de fruits rouges et noirs dominent ainsi que des notes épicées, de cuir et animales. Les rosés sont généralement des rosés de saignée. Ils sont ronds, frais, aux arômes de fruits rouges. Les blancs sont amples, avec de beaux arômes de fruits blancs et de jolies notes de garrigues. Souvent consommés dans leur jeunesse, ils ont une belle aptitude à la garde.


Lors de mon périple dans la vallée du Rhône Sud, j'ai été attiré par un domaine confidentiel situé dans l'AOP Lirac sur la commune de Roquemaure. Il s'agit du château de Bouchass, propriété appartenant à la famille Degoul. J'avais lu quelques commentaires élogieux à propos de l'une de leurs cuvées en Lirac Rouge lors de mes recherches en préparant mon périples.

En arrivant, j'ai été accueilli par Madame Degoul. J'ai pu avoir une présentation du domaine, des différentes cuvées ainsi que des différentes méthodes de vinification en fonction des vins. Je n'ai pas pu goûter l'intégralité des cuvées car beaucoup étaient déjà en rupture et les futures cuvées encore en élevage. Mais peu importe, j'ai pu tout de même déguster quelques vins dans les millésimes 2016 et 2017. Une cuvée a particulièrement retenue mon attention: la cuvée "Magnolia" dans le millésime 2016, composée de Grenache, Clairette, Roussanne et Viognier. Cette cuvée est tout simplement surprenante.

La robe est d'un jaune claire aux reflets argentés, Les larmes glissent le long de la paroi à vitesse moyenne. Au nez, les arômes sont d'abord très discrets. On perçoit des arômes de fleurs blanches(acacia) et de fruit blanc (pêche) ainsi que des soupçons de notes de garrigues. A l'aération, le vin s'exprime d'avantage pour révéler des notes de silex, et de pierre à fusils très marqués ainsi qu'un léger côté pétrolé à l'instar des riesling alsaciens. C'est un nez atypique, qui m'a procuré beaucoup de plaisir. Un bouche, le vin est dans un premier temps dominé par une belle fraîcheur presque tranchante. Dans cette région les vins offrent d'habitude beaucoup d'ampleur dès l'attaque. Encore une surprise. Puis en milieu de bouche, ce vin s'exprime. Les notes de silex et de pierre à fusil présentent au nez apparaissent. La belle maturité du fruit ainsi que des notes d'épices (safran, curry) exhalent sans aucune lourdeur. C'est très élégant, le tout soutenu par des arômes mentholés. La finale est remarquable, d'une longueur rare. Un vin de haute voltige!

Pour marier ce vin, il faut des mets fins et ne pas tomber dans le travers d'arômes exubérants.

A l'accord parfait, nous l'avons associé avec des grandes crevettes de l'équateur à la chair ferme marinées dans un jus de citron, des dès de zeste de citron jaune et du poivre de Sichuan. Un carpaccio de mangue relevé par quelques gouttes de citron vert et enfin un carpaccio de courgette à l'huile d'olive et quelques feuilles de menthes vertes.

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